VESTINGATE

Suivre les flux de liquidités

miniature de l'article pour apprendre à suivre les liquidités

Il y a une différence fondamentale entre l’écosystème des cryptomonnaies et la finance traditionnelle, c’est la facilité de suivre les transactions. Cet écosystème est un monde open-data ou il est bien plus simple de suivre les activités financières des acteurs. Cela permet d’augmenter les connaissances des acteurs sur la réalité du marché, mais elle aide à amplifier les mouvements de marché. Avant de continuer, il est important de rappeler que les prix d’un actif sont constituer entre 70-80% de spéculation.

L’écosystème des cryptomonnaies est un marché naissant qui a beaucoup moins de capitalisation que les autres secteurs boursiers. Il est plus volatile même dans le cas de Bitcoin et Ethereum. De plus, la majorité des investisseurs de ce secteur sont des particuliers et n’ont pas les mêmes comportements que ceux de la finance traditionnelle.

Grâce à la blockchain, on peut suivre le comportement des acteurs, suivre l’évolution de leurs balances, analyser leurs activités sur la DeFi et comprendre le comportement des prix. Ces connaissances se font par la recherche et l’analyse de leurs flux.

On distingue deux flux pour les ETF, les CEX et les DEX. Ces différents types sont : les flux entrants et les flux sortants.

Ces deux types de flux coexistent tous les jours, mais lorsque l’un prend le dessus sur l’autre il y a des mouvements de marché. Les flux entrants représentent des achats alors que les flux sortants désignent des ventes.

Les flux entrants (inflow)

L’analyse de ces flux est différente selon les acteurs. Les inflows d’un ETF ne vont pas être analysé de la même façon de ceux d’un CEX.

Dans un ETF, les flux entrants sont les achats produits par les investisseurs qui achètent de nouvelles actions ou de nouvelles parts dans l’ETF.

Les CEX sont des market maker et leur fonctionnement en ce qui concerne les flux entrants sont différents. Ils assurent la liquidité sur leur place de marché et sont la contrepartie des acheteurs et des vendeurs qui viennent sur leur place de marché. La société va coter deux prix : l’achat et la vente. Elle se rémunère sur la différence entre ces deux prix, c’est ce qu’on appelle le spread.

Lorsqu’un CEX génère un flux entrant, cela signifie qu’il achète la contrepartie pour les vendeurs. Cet achat va leur permettre d’exécuter leur ordre car l’avantage du market maker est qu’il contribue à la liquidité des actifs.

Dans le marché des cryptomonnaies, les périodes de flux entrants se matérialisent souvent par une forte hausse de la capitalisation des projets.

Les flux sortants (outflow)

L’analyse des flux sortants est différente selon les acteurs.

Les flux sortants des ETF sont soit des rachats d’actions par les investisseurs ou alors un retrait par le fond qui gère l’ETF.

Dans un CEX, les flux sortants désignent au contraire une vente à ses utilisteurs. L’exchange va vendre des actions aux acheteurs ce qui va créer un flux sortant.

A l’inverse des périodes de flux entrants, les périodes de flux sortants se matérialisent souvent par une forte baisse de la capitalisation de projets.

Historique des grandes migrations de flux

Les grandes migrations de flux se sont déroulées dans les deux périodes qui rythment la vie du secteur des cryptomonnaie : le bullrun et le bearmarket.
Voici un aperçu de ces grandes périodes qui ont provoqué de grands flux de capitaux sur le marché crypto.

1) Les débuts de Bitcoin (2009-2012)

Les premières années de Bitcoin ont été une adoption lente mais croissante, principalement par des passionnés de la technologie et des cryptographes. Les inflows était liés aux premières expériences et aux mineurs de Bitcoin. Il y a eu peu de sortie pendant cette période car personne n’avait d’intérêt à vendre quelque chose qui avait alors très peu de valeur.

2) Le premier Bull run (2013)

Après le premier halving du 28 novembre 2012, un afflux de capitaux est arrivé sur le marché faisant passer le prix de l’actif de 100$ à 1 000$. Ce flux entrant est dû à une couverture médiatique croissante et à un enthousiasme général pour cette nouvelle forme de monnaie.
Les acheteurs sont des particuliers qui pensent faire un bon coup en achetant ce nouvel actif. Mais à la fin de l’année, Bitcoin subit une correction et les flux sortants sont tout aussi important.
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte comme la fermeture de Silk Road (marketplace sur le darknet utilisant le Bitcoin comme monnaie d’échanges), des préoccupations règlementaires et le FOMO (Fear Or Missing Out).

3) La période post-Mt.Gox (2014-2016)

Après la crise liée à l’exchange Mt.Gox (la plus grande place d’échanges de Bitcoin de l’époque, qui s’est effondré en 2014 à cause d’un hack), le marché s’est ensuite calmé et certains institutionnels comme Goldman Sachs et Nasdaq se sont intéressés à ces nouvelles technologies.
Le développement de l’écosystème Ethereum a aussi attiré des capitaux et une nouvelle phase d’inflow est venu sur le marché des cryptos.

4) L’explosion des ICO et le long hiver (2017-2019)

Quelques mois après le deuxième halving (09 juillet 2016), les flux entrants dans l’écosystème des cryptomonnaies ont explosés grâce aux ICO (initial Coin Offerings). Ethereum a facilité la création de tokens par les smarts contracts et est au centre de cette tendance.

Le Bitcoin a atteint 20 000$ en fin d’année 2017. Les régulateurs ont commencé à sévir les ICO frauduleuses ce qui a provoqué un énorme outflow sur le marché, marquant ainsi le début d’un bear market prolongé. Les liquidations ont été massive et continue ce qui a contribué à une baisse du marché.

5) L’essor des institutionnels et de la DeFi (2020-2022)

Après le troisième halving (11 mai 2020), des inflows majeurs ont été observé avec l’entrée de grandes sociétés comme Tesla, MicroStratagy et Square qui ont acquis le Bitcoin comme réserve de valeur. Le développement de la DeFi s’est accompagné d’un inflow massif de capitaux dans plusieurs protocoles comme Uniswap, Aave, Pancakeswap…

Ces inflows ont été influencé par les plans de relance économique suite au covid-19 et l’adoption par certaines entreprises de Bitcoin en tant que « réserve de valeur ».

Les prises de profits des institutionnels, les préoccupations de l’économie chinoise et la remontée des taux ont été les facteurs d’un outflow massif. Les outflows se sont prolongés durant l’année 2022 avec des faillites majeures comme Terra, 3AC, Celsius Network et FTX.

6) L’arrivée des ETF et la baisse des taux (2023-2025)

La mise en place des ETF en janvier 2024 ont été un facteur important de flux entrants. Ils rendent accessible le Bitcoin aux acteurs de la finance traditionnelle. Depuis le quatrième halving (14 avril 2024), les volumes ont baissé et les inflows également.

D’autres facteurs peuvent influencer les flux du marché crypto comme l’évolution des taux US, la mise en place de règlementations claires, l’adoption de ces actifs dans la diversification de patrimoine, l’évolution de l’économie chinoise ainsi que l’évolution des conflits militaires.

Les périodes de flux dans le marché crypto sont cycliques et liées à des facteurs externes comme la règlementation, la spéculation, l’adoption institutionnelle, les évolutions technologiques et les événements macroéconomiques.

Retour en haut